Le petit patrimoine ou le patrimoine vernaculaire
Un apier (mur à abeilles) à Cornillon-Confoux -
Bouches-du-Rhône (Photo internet)
D'une manière générale, le petit patrimoine, ou patrimoine vernaculaire (vernaculaire : qui est propre à une région et à ses habitants), peut être défini comme l'ensemble des constructions ayant eu, dans le passé, un usage dans la vie de tous les jours.
On peut citer par exemple : lavoirs, moulins, fontaines, canaux d’irrigation, ponts ruraux, fours à pains, fours à poix et à cade, potales (niches), croix de chemin, croix rurales, chapelles, oratoires, bornes historiques, travails à ferrer, etc... On le trouve principalement dans les villages, les bourgs, les petites villes, où il a été relativement épargné par la modernisation. Comme le reste du mobilier urbain, ces modestes témoins du passé subissent malheureusement ce que l'on appelle le vandalisme, phénomène qui à présent concerne les petites villes, voire les villages et qui est extrêmement regrettable. Ce petit patrimoine, humble et populaire mais si important pour mieux comprendre notre passé est pourtant très vulnérable. Il ne fait pas encore assez l'objet de la part des collectivités territoriales, d'un entretien et d'une protection efficaces, voire d'un classement au titre même des objets.
Moulins à Régusse - Var (Photo Nadine)
En Provence, outre les constructions citées ci-dessus, il faut inclure les restanques, puits, clapiers, apiès ou murs à abeilles, les cabanons et les postes de chasse, mais aussi les fours à cade, fours à chaux, charbonnières ou encore les aires à battre le blé et les glacières qui sont autant d'éléments qui font partie de notre patrimoine.
Ils étaient destinés à un usage domestique, agricole, ou industriel et ils ont été construits directement par leurs utilisateurs, sans maître d'oeuvre, avec des matériaux trouvés sur place et selon des techniques traditionnelles, pour répondre à des besoins spécifiques locaux, communautaires ou individuels.
Lavoir à Quinson - Alpes-de-Haute-Provence (Photo Nadine)
Supplément
Je mets un commentaire d'un de mes lecteurs (écrivain) afin d'apporter un complément à cet article :
"L’édification des cabanes de pierres sèches est un moyen des plus ingénieux d’utiliser avec efficacité la masse considérable de pierres issues du défrichement que poursuivent avec opiniâtreté les générations de paysans ; ceci sans avoir à beaucoup les déplacer et en en agençant le plus grand nombre. Les amoncellements de ce type ou ceux en forme de murailles ou d’enclos, les murs innombrables qui soutiennent la moindre parcelle de terre ou les longs banquets des terrains en pente, murs qu’il fallait entretenir constamment et en partie relever après chaque orage, témoignent de l’ancestrale patience de ces hommes et de ces femmes qui portèrent ces pierres une à une. Murs, enclos, clapiers, cabanes, autant de monuments de roc du silence et du courage édifiés par des générations d’hommes libres, relayés aujourd’hui par ceux qui défrichent encore, remembrent et maintiennent les terres".
Source : "Dictionnaire illustré du village de Provence" André Pierre Fulconis. Site internet : www.fulconis.com