Gaspard Bouis dit Gaspard de Besse, bandit au grand coeur
Acte de baptême de Gaspard Bouis (Archives départementales du Var)
Gaspard Bouis fils de Jean Baptiste, ménager et de Thérèse Roux est né le 9 février 1757 à 2h de l'après-midi à Besse (aujourd'hui Besse-sur-Issole). Son parrain a été Gaspard Bouis. Un an après, son père mourrait, sa mère Thérèse se remariait en 1760 avec François Mourian et donna à Gaspard une demi-sœur Marie-Anne dont il fut le parrain à l'âge de 16 ans.
Maison natale de Gaspard Bouis à Besse-sur-Issole (Photo Nadine)
Portrait de Gaspard de Besse
La légende qui marqua l'entrée de Gaspard Bouis dans la clandestinité colporte deux versions. Suivant l'une ce serait en aidant un évadé du bagne qu'il prit le maquis, devint son complice et finit par former une bande de hors-la-loi. Suivant l'autre, une nuit alors qu'il s'amusait avec des amis dans une petite auberge, après avoir trop bu, il signa involontairement son engagement dans l'armée du roi. Le lendemain, retrouvant sa lucidité et réalisant ce qu'il avait fait, il déserta et partit se cacher dans les montagnes avec ses amis. Son repaire aurait été une grotte du Mont Vinaigre. D'abord soutenue par la population, la petite bande se lasse rapidement de cette vie, et se met alors à vivre d'expédients et de rapines tout en respectant ceux qui les avaient aidés.
Sa bande émigra ensuite dans les gorges d'Ollioules beaucoup plus fréquentées par les voyageurs, puis leurs exploits s'étendirent de Marseille à Nice grâce à un réseau d'indicateurs. Sa devise était : "Effayez mais ne tuez jamais" Arrêté dans les Maures en juin 1779, il s'évade moins d'un an après grâce à la tendre complicité de la fille du geôlier de la prison de Draguignan. On lui impute aussi la libération d'une colonne de galériens qui s'unissent à la bande avec quelques-uns de leurs gardiens.
En détroussant les riches, il vengeait par ses méfaits, le petit peuple accablé par les impôts et la misère chronique qui règnait alors dans les campagnes provençales comme dans la France entière. Astucieux, rigolard, parfois débonnaire, il prenait un malin plaisir à ridiculiser le parlement de Provence et à dévaliser les agents du fisc (collecteurs d'impôts). Lorsqu'il lui arrivait d'arrêter par inadvertance les petites gens, il les relâchait aussitôt et leur distribuait parfois des subsides. C'est pourquoi il était très aimé des gens du peuple.
Beau garçon, il était galant avec les dames qu'il traitait avec beaucoup de déférence parait-il lors de ses exactions. Ridiculisant la maréchaussée lancée à ses trousses, bravant le danger avec panache, ce brigand rassemblait tous les ingrédients pour en faire un héros romanesque. Mais hélas, force resta à la loi.
Reconnu par hasard dans une auberge, à la Valette du Var, alors qu'il était en visite chez son ami Augias évadé des galères, il fut arrêté en septembre 1780 à La Valette. Gaspard de Besse et ses deux lieutenants Joseph Augias et Jacques Bouilly se retrouvent au cachot. Après un long procès, il sera condamné à mourir sur la roue, supplice courant à cette époque, mais ô combien barbare !
Plaque avec carreaux de faïence à l'effigie de Gaspard de Besse à Besse-sur-Issole (Photo Nadine)
Le jugement du 14 octobre 1781 précise qu'il "devra être conduit sur l'échafaud pour y avoir les bras, les jambes, les cuisses et les reins rompus et être ensuite exposé sur une roue, la face tournée vers le ciel, pour y expier et y rester jusqu'à ce que mort s'ensuive".
Le 25 octobre 1781, Gaspard Bouis et ses deux comparses furent exécutés en subissant le châtiment de la roue à Aix-en-Provence vers 11 heures du matin. La légende veut qu'il monta au supplice avec un courage héroïque. Comme si la peine n'avait pas été assez sévère pour ce jeune homme de 24 ans qui n'avait jamais assassiné personne au cours de ses méfaits, sa tête sera coupée après sa mort et clouée à un piquet sur décision du Parlement et mise à l'entrée du bois des Taillades, théâtre de ses exploits.
Gravure représentant le supplice de la roue
Source : Inspiré d'un article paru dans l'Almanach pittoresque du Var - 1995 - Maryse Pèbre et Monique Rieupouilh.
Le supplice de la roue
La roue est un moyen de supplice utilisé depuis l'Antiquité jusqu'à la fin du XVIIIème siècle. Au cours de l'histoire, ce supplice a revêtu différentes formes. Dans l'Antiquité, on attachait les condamnés aux rayons d'une roue pour les torturer ou les faire tourner parfois jusqu'à la mort.
Les hagiographies (biographie d'un saint) légendaires des martyrs chrétiens des premiers siècles font état de roues de fer garnies de pointes destinées à déchirer les chairs, dont l'histoire ne semble cependant pas avoir gardé de traces. Les plus célèbres personnages chrétiens qui auraient été torturés par ces engins sont sainte Catherine d'Alexandrie et saint Georges de Lydda. Au milieu du Moyen Age, apparaît un nouveau mode d'exécution au cours duquel le condamné à mort, après avoir eu les membres et la poitrine brisés en étant écartelé sur le sol ou sur une croix en bois, reste exposé sur une roue jusqu'à ce que mort s'ensuive. Selon la résistance du patient, l'agonie sur la roue pouvait durer de quelques instants à plusieurs jours. Les juges atténuaient parfois la sentence par un retentum (voir explication après le texte), enjoignant au bourreau d'étrangler le patient à un moment donné. Pour des raisons de décence, la peine de la roue n'était pas appliquée aux femmes : celles-ci étaient condamnées au bûcher, à la pendaison ou à la décapitation, en fonction de leur crime ou de leur qualité.
Explication du mot "retentum" :
Dans la procédure criminelle de l'Ancien Régime, le retentum traduisait un geste d'humanité envers une personne promise à une peine capitale particulièrement douloureuse. Gardée secrète par le juge (d'où son nom), cette disposition n'en était pas moins exécutoire. En latin, retentum du verbe retineo signifie retenu (c'est-à-dire maintenu secret, donc tu). Attesté depuis le Moyen-Age, le retentum n'a pas survécu à la Révolution. Par une note manuscrite secrète, le juge ordonnait qu'on épargnât à un criminel qui avait expié ses fautes, la souffrance atroce des supplices alors en usage (écartelement, roue, bûcher...). Le bourreau tuait discrètement le condamné en se plaçant derrière, par strangulation (avec une cordelette nouée au préalable autour du cou du supplicié), en l'assommant (par exemple avec les bûches sur la tête, le bourreau étant masqué par le nuage de fumée du bûcher) ou en lui transperçant le coeur d'un croc de fer, avant de faire subir à son cadavre le châtiment prévu.
Source : Wikipédia, l'encyclopédie libre.
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Pour en savoir plus sur Gaspard de Besse, je mets ci-dessous le lien de Wikipédia :
Gaspard Bouis, dit Gaspard de Besse (né à Besse-sur-Issole et mort, à 24 ans, roué à Aix-en-Provence est un renommé brigand provençal qui a opéré dans les massifs de la Sainte-Baume, des Maures, de l'Étoile, de l' Estérel ainsi que dans les gorges d' Ollioules.
http://wikipedia.org