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Passion Provence
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  • Bienvenue chez moi à Trans en Provence dans le Var. Je vous invite à la découverte de la Provence et du Var en particulier à travers son histoire, son patrimoine, ses traditions, ses coutumes, ses légendes, etc...
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3 novembre 2023

La culture du riz à Auribeau dans les Alpes-Maritimes au XVIe siècle

Auribeau

La charte d'habitation d'Auribeau (sur-Siagne), le 5 juin 1497, sera à l'origine de l'implantation du riz dans la région. Les nouveaux colons, venus d'Albenga, sur la côte ligure italienne, pays où les rizières étaient florissantes, apportèrent le "ris" ou "riso" en Italien ; très vite cette culture se répand dans la vallée. En 1516, l'abbé de Lérins, afferme les terres de Cannes, La Roquette, Pégomas, pour neuf années, pour y faire du riz. Mais il fallut aménager les terres : 1) des canaux d'irrigation alimentés par la Siagne et les petits ruisseaux du secteur, 2) des moulins à "pistar" ou pistes à eau pour décortiquer les grains. Le premier travail entrepris sera la création du béal (petit canal). De sa réalisation dépendait l'importance de la récolte. Les choses allèrent bon train car la main d'oeuvre ne manquait pas. Il fera dorénavant parti du complexe d'irrigation de la plaine.

Tout commençait par le labour des sols à l'aide des bêtes de somme, puis sa fumure. Il fallait ensuite herser. Le terrain préparé, les hommes devaient confectionner des "harses" (petites berges) pour retenir l'eau à niveau et circuler autour des rizières, de "un pied et demi de hauteur et trois pans de largeur". Le riz semé en avril, on procédait alors à la mise en eaux sous le contrôle et l'entretien du "fachier". Le soleil faisait pousser les épis mais évaporait "en brumes infestes" les rizières. L'irrigation ne cessait que quelques jours avant la maturité totale, et fin août, la moisson pouvait commencer. Des hommes étaient enrôlés pour couper avec un salaire de huit sols la sesteirée (mesure agraire) (en 1574). Des lieuses, les "legatrices", formaient les gerbes aussitôt transportées sur l'aire. Le foulage consistait à détacher les grains de la paille par "caucage" (piétinement). Des couples de "rodo" (six paires de bêtes) tournaient sur l'aire. Le droit de "calcade" était de 28 sols par jour et par "rodo". La concurrence était inexistante car nul ne pouvait faire fouler ses épis ailleurs que dans les aires de Lérins.

Culture du riz_

A l'aide d'une fourche de bois, un vanneur, le "ventadouiro", était chargé de soulever la paille pour la "venter" et extraire ainsi les grains des épis. Puis avec une pelle, le riz "grueilleux" était ramassé, exposé au soleil pendant cinq jours, avant d'être reconnu bon à être vendu (28 sols le setier en 1584). Le riz avait un aspect "grueillous" dû à la "gruelo" (écorce-tégument). Il était conservé ainsi pour la semence de l'année suivante. Mais il devait subir un traitement pour être blanchi "risseum dealbatum", c'est-à-dire décortiqué. Il était "pisté au moulin, "plumé", et "venté" à la "trépalo" pour apparaître dans toute sa blancheur. La culture sera interdite, suite au procès de 1714 à 1719 que les communautés environnantes intenteront à Lérins, de trop nombreuses épidémies ayant décimé la population.

Source : D'après le livre "La Siagne" de Maryse Romieu - (1998) Editions Serre

 

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